A vélo vers Compostelle – ( 11 )

Mardi 6 juin 2000 – Mansilla de las Mulas / Rabanal del Camino – 113 km

Levés tôt, vers 5h30. A 7h00 nous faisons un détour de 25  km pour aller visiter le monastère de San Miguel de Escalada.
Il fait très froid, j’ai mis les gants longs. Nous sommes seuls à cette heure matinale. La route pour accéder au monastère est pour partie en travaux, elle n’est pas très agréable, elle est bordée de fermes.
Le monastère de style Mozarabe se dresse dans un site aride.

San-Miguel-de-Escalada

Le monastère de San Miguel de Escalada

La route du retour est plus sympathique, ensuite c’est la nationale très fréquentée jusqu’a León. La cathédrale gothique est magnifique, pleine de vitraux. Elle rivalise avec Notre-Dame de Paris et Chartres.

León Cathedrale

La cathédrale de León

Ensuite San Isidoro, à pied, à coté du vélo et en suivant les flèches jaunes. Je sens que mon pneu arrière se dégonfle doucement. José répare devant San Isidoro, un fine épingle a transpercé la chambre à air.
Puis nous allons à San Marcos, nous pique-niquons devant le monastère. Il fait beau mais pas très chaud. Nous quittons León vers 13h45, nous aurions pu y rester plus longtemps, tellement c’est riche en monuments.

León Monastere-San-Marcos

Le monastère San Marcos de León

Nous faisons ensuite un arrêt au sanctuaire très moderne de la Virgen del Camino.
Puis à Hospital de Orbigo, nous traversons le lit de la rivière sur le magnifique pont roman, pavoisé de flammes. Ce pont médieval du 13° siècle mesure plus de 200 mètres et comporte 20 arches.

Pont de Hospital de Orbigo

Le pont roman de Hospital de Orbigo

Pont de Hospital de Orbigo

Le pont roman de Hospital de Orbigo

A Astorga, nous visitons la cathédrale Santa-Maria qui conserve une sculpture romane de la Virgen de la Majestad et un magnifique retable, elle abrite également une grande exposition d’art religieux. Les photos sont interdites, José doit laisser l’appareil photo en consigne.
Le palais Gaudi n’est pas splendide mais il a un style particulier. A l’intérieur exposition sur la vie des pèlerins au moyen-âge que nous ne prendrons pas le temps de visiter.
Après Astorga la route s’élève doucement, bordée de genêts, jaunes, blancs, rouges et de lavande papillon d’un pourpre superbe et très parfumée.

Vers Rabanal del Camino

Vers Rabanal del Camino

A El Ganso nous apercevons le portail bleu avec ses bourdons et coquilles Saint-jacques pour pèlerins que j’avais vu en photo dans le livre « Sur les chemins de Compostelle » de Patrick Huchet et d’Yvon Boëlle.

Timbre-Rabanal-del-CaminoVers 19h00 nous arrivons à Rabanal del Camino où il y a deux gîtes, El Pilar et Gaucelmo, le gîte de la confrérie anglaise. C’est dans ce dernier que nous logerons cette nuit. Le cadre est très agréable, la cuisine confortable. au dîner nous aurons à notre table deux jeunes, la famille du jeune homme possède une maison à Assier dans le Lot !
Après le dîner, nous assistons aux complies dans la petite église, pour le plaisir d’écouter le grégorien chanté à merveille par trois moines de Samos. Nous recevons la bénédiction des pèlerins.
La soirée s’achève de manière plus païenne, en chantant et en dansant autour d’un feu avec un groupe de 14 brésiliens. Le feu fume plus qu’il ne brûle !

itineraireEn 2000, nous avons fait en treize étapes à vélo, le chemin de Saint-Jacques de Compostelle à partir du Puy-En-Velay.
Extraits du carnet de route, tenu chaque soir par Marie-Noëlle.
Soyez indulgents pour la rédaction qui est parfois en style télégraphique et pour la qualité des photos qui sont, à part quelques rares exceptions, des scans de diapositives.

A vélo vers Compostelle – ( 10 )

Lundi 5 juin 2000 – Itero del Castillo / Mansilla de Las Mulas – 131 km

Levés vers 6h30, le ciel est gris, il fait frais. Le petit-déjeuner se limitera à une pomme et deux cookies (réserves de la sacoche).
Vers 7h45 nous partons, la route est facile jusqu’à Fromista. Nous avons passé le Puente Fitero, pont roman à onze arches sur le río Pisuerga.
A Fromista nous nous arrêtons à l’église Saint-Elme, patron des navigateurs, et à la splendide église romane San Martin – plusieurs fois restaurée – et nous admirons les 350 modillons.

Fromista_St-Martin

L’église Saint-Martin de Fromista

Enfin un petit-déjeuner digne de ce nom, thé, café, biscuits, en compagnie du français et de son épouse espagnole rencontrés la veille.
Fromista vient de Frumenta (froment). Le paysage est assez monotone malgré les coquelicots, les marguerites, les bleuets et les chardons qui bordent à cette époque les champs de blé.

Villalcazar-de-Sirga

Arrivée à Villalcazar de Sirga et portail de l’église Santa Maria la Blanca

A Villalcazar de Sirga, j’ai encore un coup de cœur pour l’église Santa Maria la Blanca construite au XIIIe siècle. Le portail sud, abrité sous un porche, est superbe avec ses décors superposés.
L’intérieur de l’église abrite une merveilleuse vierge à l’enfant dont la réputation miraculeuse avait été véhiculée aux quatre coins de l’Europe par les jacquets .
A Villalcazar, deuxième rencontre de la journée avec le couple Franco-Espagnol !

A Carrion de los Condes ce sera la troisième et dernière rencontre ! car ils s’arrêtent là pour aujourd’hui.

Carrion-de-los-Condes_Sta-Maria-del-Camino

Pause devant l’église de Carrion de los Condes

Carrion-de-los-Condes_Sta-Maria-del-Camino

Le portail de l’église Santa Maria del Camino à Carrion de los Condes

Le portail de l’église Santa Maria del Camino illustre la légende du « tribut des cent pucelles ».
Chaque année les villes chrétiennes devaient remettre cent pucelles aux Maures, qui occupaient une grande partie de l’Espagne. Les pucelles de Carrion de los Condes implorèrent le secours de la Vierge qui envoya quatre taureaux furieux qui mirent en fuite les Maures. Ces derniers y virent un avertissement et renoncèrent à ce tribut.

Sahagun_Eglise-San-LorenzoToujours le paysage monotone de la Tierra de campos – Meseta, del Paramo (le désert) – de longues lignes droites pratiquement plates. Heureusement que nous avons le vent favorable, les kilomètres défilent vite. Nous voilà à Sahagún, ville qui connut un grand essor sur le plan religieux: chapelle San Juan, ancienne église de la Trinidad transformée en refuge de pèlerins, église San Lorenzo, sanctuaire qui fait partie avec ceux de San Tirso et de Santiago, de l’un des plus beaux ensembles du style mudéjar.
Près de San Lorenzo une imposante tour en briques rouges évoque Saint-Sernin de Toulouse.
Nous passons le pont de Canto dont les cinq arches enjambent le Céa puis nous cherchons un peu notre route pour ne pas rouler sur le « camino » pierreux.

Un deuxième orage nous oblige à patienter à El Burgo Ranero après avoir pris un message « Bises d’Henri de Toulouse, hospitalero à Bercianos, pour Laura, hospitalero à Mansilla de Las Mulas ». Nous continuons à jouer au facteur sur ce chemin.
Nous arrivons au refuge de Mansilla de Las Mulas vers 18h00, la douche, les courses puis à la cuisine. Discussion en anglais avec un jeune italien.
Après le dîner en musique quelques pèlerins se mettent à danser, dont un « vieux beau » de Saint-Malo qui en profite pour draguer !
Quant à nous, nous allons nous coucher rapidement.

itineraireEn 2000, nous avons fait en treize étapes à vélo, le chemin de Saint-Jacques de Compostelle à partir du Puy-En-Velay.
Extraits du carnet de route, tenu chaque soir par Marie-Noëlle.
Soyez indulgents pour la rédaction qui est parfois en style télégraphique et pour la qualité des photos qui sont, à part quelques rares exceptions, des scans de diapositives.

A vélo vers Compostelle – ( 9 )

Dimanche 4 juin 2000 – St Domingo de la Calzada / Itero del Castillo – 138 km

Ce matin nous sommes prêts à 7h00 après avoir subi un espagnol qui se frictionnait les pieds à l’huile camphrée à la table du petit déjeuner. Là où il y a de la gêne, il n’y a pas de plaisir !! Un coq chante, mais ce n’est sans doute pas celui de l’église.

Timbre de BeloradoLa route est facile, surtout vent dans le dos, mais la brume s’épaissit au fur et à mesure que l’on s’élève en direction du Puerto de la Pedraja (1140m), puis c’est carrément la pluie en arrivant à Belorado.
Nous prenons un thé et un café dans un bar où nous échangeons quelques banalités avec deux Québécoises à l’accent typique. Nous tamponnons à l’alberghe et là l’hospitalero nous confie le carnet de route oublié ce matin par un pèlerin afin de le déposer à San Juan de Ortega, sa prochaine halte.

San-Juan-de-Ortega

L’église de San Juan de Ortega et la statue de San Domingo

Ce n’est pas sur notre route, mais nous faisons un léger détour de 6km aller-retour avec plaisir. Nous avons été récompensés car l’église attenante au monastère est très belle. San Juan de Ortega repose, selon ses volontés, sous une pierre nue dans la crypte et non dans le somptueux tombeau roman qu’un ami, le sachant au plus mal, lui avait destiné. Le tombeau sculpté resta pour sa gloire, mais vide.
Près du monastère de San Juan nous retrouvons les deux Québécoises arrivées en taxi car l’une est interdite de marche pour quelques jours par le médecin. L’autre est en pleurs à cause d’un Français sectaire qui leur reproche d’utiliser les auberges des pèlerins alors qu’elles se déplacent en taxi ou en bus!

Nous pédalons tranquillement sous la pluie jusqu’à Burgos sans être gênés par la circulation. C’est quand même bien les sur-largeurs de chaussée ! Arrivés à Burgos, il ne pleut plus.
Il y a des communiantes et des gens sur leur trente-et-un. En tenue cyclo, on dénote un peu ! Nous visitons l’église de San Lesmes ainsi que la cathédrale en pleine restauration. Vite nous pouvons obtenir un tampon à la sacristie avant que l’on nous fasse sortir promptement, c’est l’heure de la fermeture.

Burgos_Cathedrale

Le portail sud de la cathédrale de Burgos

Nous sortons de Burgos en longeant le rio Arlanzon. José crève de la roue avant et il pleut à nouveau.
Itero-del-Castillo_AlbergheAprès un nouveau coup de tampon dans le gîte près de l’Hospital del Rey nous continuons bravement notre chemin au cœur de la Castille, dans le « désert de la Meseta » un haut plateau à environ 600m d’altitude.
C’est monotone, des champs de blé à perte de vue !
Nous arrivons, sous la pluie, à Castrojeriz « Quatre Souris », comme l’appelaient les pèlerins. A l’alberghe, les cyclistes n’y sont acceptés qu’après 20h00. Nous allons donc, suivant le conseil de l’hospitalero, jusqu’à Itero del Castillo.
Là dans un bar, en compagnie d’un Allemand, nous dînons à très bon marché. Oeufs, frites, fromage, fruits, bière, café.
A l’Alberghe, situé à 1km à l’écart du chemin, il n’y a que des cyclistes. Environ une dizaine. Avant de nous coucher nous discutons longuement avec un couple, Français et Espagnole.

itineraireEn 2000, nous avons fait en treize étapes à vélo, le chemin de Saint-Jacques de Compostelle à partir du Puy-En-Velay.
Extraits du carnet de route, tenu chaque soir par Marie-Noëlle.
Soyez indulgents pour la rédaction qui est parfois en style télégraphique et pour la qualité des photos qui sont, à part quelques rares exceptions, des scans de diapositives.