A l’arrivée en forêt, c’était toujours le même cérémonial, nettoyage de l’intérieur de la baraque puis des abords envahis par la végétation.
On restait sur le même site tant que la totalité de la coupe de bois n’avait pas été carbonisée. Tous les deux à trois ans, on déménageait dans une autre forêt. Alors mes parents repéraient les emplacements des anciennes meules de charbon et s’installaient à proximité.
Mon père remettait en état ces emplacements en décapant la surface du sol avec une marre, houe arrondie, jusqu’à faire apparaître une terre noire formée par la poussière et les résidus de charbon. Il enlevait alors cette terre fine sur une quinzaine de centimètres et la disposait en cordon tout autour de l’emplacement. Cette terre servira plus tard à recouvrir la meule.
A partir des années soixante dix, mes parents n’ont plus changé de lieu. Ils installèrent définitivement leur baraque préfabriquée dans la forêt de Boblaye.
Au 1er plan, un emplacement d’environ 7m de diamètre
A partir de cette époque, les travaux préparatoires furent réduits au minimum. Le décapage des emplacements n’était plus nécessaire, puisque les mêmes servaient d’une année à l’autre. De plus, les bûcherons livraient le bois à proximité ce qui évitait le travail pénible de brouettage des cordes de bois qui auparavant étaient disséminées dans la forêt.
A suivre, le montage de la meule…