A vélo vers Compostelle – ( 14 )

Vendredi 9 juin 2000 – Santiago de Compostela

Après le petit déjeuner au self, copieux et pas cher, c’est sous la pluie que nous descendons à Santiago, terme du pèlerinage.
Juste à coté de La chapelle San Lazaro, José crève. Après la réparation, nous galérons pour trouver la route pour nous rendre à la cathédrale. Un panneau de signalisation a du nous échapper. Les rocades et les ronds-points ne sont déjà pas faciles à négocier à vélo, alors quand on ne connaît pas sa direction !!

Finalement nous arrivons devant la cathédrale. Moment d’émotion !

Saint-Jacques-de-Compostelle

Cathédrale, autel et reliquaire de Saint-Jacques-de-Compostelle

Nous parquons les vélos sous les arcades de l’hôtel de ville pour aller à pied à l’accueil du pèlerin, situé rua del Villar et recevoir notre Compostela rédigée, comme il se doit, en latin.
CompostelaEnsuite nous faisons nos visites à Saint-Jacques à l’intérieur de la cathédrale, défilé derrière le maître hôtel, avec les pèlerins, pour toucher le dos de sa statue et dans la crypte pour voir son reliquaire.
A midi nous assistons, en compagnie des 200 pèlerins qui arrivent chaque jour à Compostelle, à la messe chantée en latin avec en final un « Botafumeiro » (énorme encensoir d’argent suspendu) que huit personnes vêtues de rouge projettent à travers le transept à une hauteur proche de la voûte. C’est spectaculaire ! Ainsi s’achève ce pèlerinage que nous avions en tête depuis quelques années.
Un seul regret, cela a été trop rapide. Nous nous promettons de le refaire à pied, lorsque José sera à la retraite et que nous disposerons de plus de temps.

Retour au Monte do Gozo, déjeuner rapide au self et direction l’aéroport pour prendre possession de la voiture de location. Nous prenons la route vers 16h30, arrêt à l’hôtel peu avant Santander. Nuit écourtée, départ à 5h00. Changement de voiture à l’aéroport de Biarritz et arrivée à Cahors vers 16h30 après environ 1100 kilomètres de voiture.

CoquilleEn 2000, nous avons fait en treize étapes à vélo, le chemin de Saint-Jacques de Compostelle à partir du Puy-En-Velay.
Extraits du carnet de route, tenu chaque soir par Marie-Noëlle.
Soyez indulgents pour la rédaction qui est parfois en style télégraphique et pour la qualité des photos qui sont, à part quelques rares exceptions, des scans de diapositives.

A vélo vers Compostelle – ( 13 )

Jeudi 8 juin 2000 – Samos / Monte do Gozo, Santiago de Compostela – 130 km

Le lever n’est pas trop matinal. Le « moine de service » n’ouvrira le garage où sont nos vélos qu’entre 7h-7h30. La route est très pénible à cause du vent et ça n’arrête pas de monter et de descendre.
Timbre_ArzuaTout en haut de Sarria, au couvent de la Madeleine, un moine blanc de l’ordre de la Merci, tamponne la créanciale mais de mauvaise grâce, semble-t-il.
Les horaires d’ouverture de plusieurs églises sont très variables – ouvertes vers 10h-10h30 elles sont souvent fermées entre 13h-16h00, parfois il nous est difficile d’avoir les fameux sellos (timbres) sur la créanciale.
Tout au long du chemin jusqu’à Melide, où José a oublié un de ses bidons, nous jouons à « cours après moi que je te rattrape » avec un hollandais à vélo qui avait passé la nuit à Samos et qui parlait bien notre langue ainsi qu’avec les cyclos français (avec voiture suiveuse) partis d’Avignon et rencontrés lors de leur journée de repos à Saint-Jean-Pied-de-Port. Ils nous ont donc pris un jour sur le « Camino Frances » puisque nous arrivons ensemble à St-Jacques.
A Portomarin, la construction d’un barrage a nécessité le « déménagement », pierre par pierre, de l’église du 12° siècle. Elle a été reconstruite sur la hauteur. Assez de bosses pour aujourd’hui nous ne monterons pas pour la visiter !

Horreo de Galice

Horreo de Galice (grenier à céréales)

Les eucalyptus font leur apparition dans le paysage. C’est vraiment la Galice avec également les horreos (greniers à céréales).Calvaire de GaliceUne petite route, en mauvais état, qui passe par Ventas et Ligonde nous permet de voir un calvaire ressemblant comme un frère aux calvaires bretons. On est en pays celte !
A Palas del Rei, ce sera la pause déjeuner: achats au supermarché et casse-croûte à la terrasse d’un bar.Timbre_ArzuaAprès Melide, ça continue de monter et de descendre. Les vallées creusées par les rios sont profondes. Le vent souffle toujours !  A Arzua, l’hospitalero de l’alberghe nous fait visiter l’église.
Puis nous arrivons sur les hauteurs de Saint-Jacques de Compostelle.

A Lavacolla nous faisons un petit détour par l’aéroport pour organiser notre retour de demain vers Cahors. Compte tenu du niveau de notre espagnol, nous discutons en anglais, pour nous entendre dire qu’il n’y a pas d’avion Ibéria pour Toulouse. Nous nous rabattons sur la solution location de voiture d’Europcar, nous aurons une mégane pour le trajet Santiago-Irun. Nous sommes rassurés.
Après avoir jeté un œil en passant sur le monument Jean-Paul II, nous allons ensuite faire notre dernière nuit-étape au Monte do Gozo (Mont de la Joie) dans le grand complexe qui accueille les pèlerins.
C’est une succession d’hébergements qui a presque allure d’un camp de concentration.
Nous dînons au self, très bien !
Ce n’est que demain matin que nous ferons la petite dizaine de kilomètres qui nous mènera à la cathédrale, terme de notre voyage.

itineraireEn 2000, nous avons fait en treize étapes à vélo, le chemin de Saint-Jacques de Compostelle à partir du Puy-En-Velay.
Extraits du carnet de route, tenu chaque soir par Marie-Noëlle.
Soyez indulgents pour la rédaction qui est parfois en style télégraphique et pour la qualité des photos qui sont, à part quelques rares exceptions, des scans de diapositives.

A vélo vers Compostelle – ( 12 )

Mercredi 7 juin 2000 – Rabanal del Camino / Samos – 123 km

Je suis réveillée vers 6h et je réveille José. L’habillage dans le noir de la grange est laborieux. Nous déjeunons et prenons la route vers 7h15 pour la Cruz de Ferro. Nous saluons les « pédestres » que nous rattrapons les uns après les autres.

Montée vers la Cruz de Ferro

La montée vers la Cruz de Ferro

Les paysages sont très beaux, bruyères rouges et blanches, genêts jaunes, blancs et rouges.
Après le village en ruine de Foncebadón avec quand même une maison en restauration, le pourcentage de la route se durcit mais nous arrivons bien vite au Puerto de Foncebadón (1495m) et au Collado de las Encrucijadas (1478m). Près de ces cols se trouve la fameuse Cruz de Ferro

La Cruz de Ferro

La Cruz de Ferro

La « Croix de Fer » juchée sur une perche de bois plantée sur un monticule de cailloux, est l’un des lieux mythique du pèlerinage. Au Moyen Âge chaque pèlerin se devait d’y déposer la pierre qu’il avait transporté depuis son village. Aujourd’hui encore, des pèlerins (pas nous) respectent ce rite.
Nous y trouvons un groupe de brésiliens en prière, l’un face à la croix et au soleil, me fait penser aux incas !
Nous faisons une descente prudente vers Manjarin puis Molinaseca, la végétation nous rappelle un peu les monts d’Arrée.

Montée vers la Cruz de Ferro

Dans la descente de la Cruz de Ferro, vers Manjarin

Nous traversons le très pittoresque village d’el Acebo.
A Ponferrada nous passons un peu de temps à chercher un magasin pour vérifier l’état des piles du compteur du vélo de José, elles sont bonnes !  Petite halte à la sortie, restauration dans un bar qui nous offre deux beignets avec le café et le thé.
A Villafranca del Bierzo, nous allons voir l’église Saint-Jacques de style roman lombard, près de laquelle se trouve un gîte qui semble très accueillant. Mais il nous faut continuer !

Pèlerin Alto San RoqueDans la vallée de Valcarce, la construction d’une autoroute nécessite des tirs de mine qui arrêtent la circulation puis qui libèrent tous les camions en même temps, c’est infernal sur la nationale 6.
Heureusement, au bout d’une quinzaine de kilomètres, nous quittons cette nationale pour passer le Puerto Piedrafita do Cebreiro (1109m).
A O Cebreiro, le sanctuaire de Santa Maria la Real est très sobre, il accueille aujourd’hui en musique les pèlerins qui veulent s’y recueillir un instant. Autrefois ses cloches sonnaient en hiver pour que les pèlerins s’orientent au milieu de la brume. Autour de la petite église quelques « pallozas » (chaumières ovales) anciennes ou construites pour les nombreux touristes ? Nous poursuivons notre « camino » par deux nouveaux cols l’alto de San Roque (1271m) et le Alto do Poio (1333m). Cela nous fera cinq cols pour cette étape.

Timbre SamosA Tricastela, les pèlerins du Moyen Âge se chargeaient d’une pierre de calcaire pour la construction de la cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle. A partir de ce petit village, la descente jusqu’à Samos est très agréable, malgré le vent car le temps est splendide.
Arrêt pour la nuit au monastère San Julian , c’est spartiate et un peu froid, mais l’accueillant espagnol qui parle français est très sympathique. Il nous fait visiter la toute petite chapelle du Cyprès de style mozarabe qui date du IX° siècle.
Pour faire plaisir à José et à son goût pour le grégorien, nous assistons aux vêpres chantées par onze moines avant de dîner au restaurant. Chou-fleur, agneau frites, dessert, vin pour seulement 1000 pesetas.

itineraireEn 2000, nous avons fait en treize étapes à vélo, le chemin de Saint-Jacques de Compostelle à partir du Puy-En-Velay.
Extraits du carnet de route, tenu chaque soir par Marie-Noëlle.
Soyez indulgents pour la rédaction qui est parfois en style télégraphique et pour la qualité des photos qui sont, à part quelques rares exceptions, des scans de diapositives.