A vélo vers Compostelle – ( 1 )

Vendredi 26 mai 2000

Surprise en rentrant à midi, message sur le répondeur : Europcar n’a pas de voiture pour nous, un client a prolongé sa location! Galère! Finalement nous réussissons à avoir une Mégane venant de Villeneuve-sur-Lot. Heureusement que le commercial était là!…
Vers 18h30, il pleut des cordes et c’est sous la pluie que nous chargeons les vélos pour partir, demain de très bonne heure, au Puy-en-Velay.

Samedi 27 mai – Le Puy-en-Velay / Saint-Alban-sur-Limagnole – 71 km

Le-Puy-en-Velay-Place-du-plotLever à 3h30, nous partons vers 5h alors que la pluie s’arrête. Tant mieux mais les routes sont encore bien mouillées.
Arrivée à l’aéroport de Loudes vers 9h30. Formalités pour rendre la voiture de location.
« Harnachement » des vélos et départ à 10h00 pour la descente sur le Puy-en-Velay. Première frayeur pour moi lorsque mon vélo se met à « guidonner ». Je ne maîtrise plus la direction. Est-ce à cause du vent? du chargement? d’une crispation sur le guidon? Sensations bizarres avec un tel poids, 21 kg en tout pour moi, 22 kg pour José, vélos compris.
Le temps de trouver la cathédrale, il est 11h00. La personne qui délivre les « créanciales » est partie et ne reviendra qu’à 14h00.
En attendant nous visitons et déjeunons sur la place du Plot au bord de la fontaine, au menu une quiche et une salade de pomme de terre.
Nous remontons, par les rues pavées de galets, à la cathédrale vers 13h30. Cinq minutes après, « la dame du Puy » arrive et nous obtient un rendez-vous avec le Père Martin, recteur de Saint-Michel d’Aiguilhe. Eglise construite au milieu du Xe siècle, sur ordre de l’évêque Godescale (927-962), premier pèlerin français de Compostelle.

Le Puy-en-Velay, Saint-Michel-d'Aiguilhe

Le Puy-en-Velay, Saint-Michel-d’Aiguilhe

Creanciale

timbre du Puy en VelayNous avons enfin nos tampons sur la créanciale et après avoir écrit une petite phrase sur le livre d’or, en route « Ultreia ! »…(Mot magique effaçant la peur et la fatigue du pèlerin de St Jacques de Compostelle)
Il est finalement 15h00 lorsque nous quittons le Puy vers Bains, MonBonnet … il fait beau! Je me fais une deuxième frayeur dans la descente entre St Privat et Monistrol, j’ai failli chuter en dérapant sur une plaque de gravillons en freinant à l’entrée d’un virage. Après avoir traversé le Gévaudan (nous n’avons vu que des sculptures de la bête) et la Margeride – superbe avec le soleil et les genêts en fleur! – nous nous arrêtons à 19h30 au gîte « l’Oustal de Parent » – Les Faux, à St Alban-Sur-Limagnole. Après un bon dîner nous nous couchons tôt mais nous sommes réveillés par un groupe d’une dizaine de cyclos peu discrets qui se couchent plus tard.

itineraireEn 2000, nous avons fait en treize étapes à vélo, le chemin de Saint-Jacques de Compostelle à partir du Puy-En-Velay.
Extraits du carnet de route, tenu chaque soir par Marie-Noëlle.
Soyez indulgents pour la rédaction qui est parfois en style télégraphique et pour la qualité des photos qui sont, à part quelques rares exceptions, des scans de diapositives.

Le Tour de France de mon enfance

Comme beaucoup de gamins je rêvais dans les années cinquante de faire un jour le Tour de France. Il est vrai que dans mon entourage on parlait beaucoup vélo.
J’habitais en Bretagne en face de la maison de Dédé, coureur cycliste amateur, et le dimanche, avec mon père, nous allions le voir courir, il m’arrivait parfois de suivre l’épreuve dans la voiture du « directeur de course ».
Pendant le Tour de France, j’étais chargé d’écouter Georges Briquet à la radio pour faire le compte-rendu de l’étape. Le soir, sur le pas de la porte, nous refaisions l’étape du jour, avec Dédé, mon père et quelques voisins.
Les champions de cette époque s’appelaient Coppi, Kubler, Koblet, Bobet, Anquetil, Gaul … sans oublier nos régionaux, Jean Malléjac et François Mahé.Dessin de Pellos, Miroir SprintDéjà à l’époque je rêvais d’imiter Charly Gaul, mon coureur préféré, et de franchir seul en tête les cols mythiques du Tour.
Une fois le Tour terminé, j’attendais avec impatience « le Miroir du Tour », édité par « Miroir Sprint », pour lire les faits marquants des étapes et surtout pour voir les photos des champions en pleine action. Je regrette aujourd’hui de n’avoir pas conservé ces revues.
Je n’ai eu mon premier « vélo de course » qu’à trente cinq ans. Depuis longtemps j’avais abandonné toute idée de compétition. Alors je me suis tourné tout naturellement vers le cyclotourisme, les randonnées au long cours et la « chasse aux cols » (je vous en parlerai plus tard). Pour autant, j’ai continué à m’intéresser au cyclisme professionnel et plus particulièrement au Tour.